Que retenir des éléments factuels réunis ?

L’immigration légale augmente en volume plus vite que la population nationale, mais sa proportion reste dans la moyenne des autres pays de l’Union Européenne. Il en est de même des soldes migratoires annuels, plus élevés dans certains grands pays de l’Union Européenne.

Une grande inconnue enveloppe la nature et l’importance de l’immigration illégale. Quel en est son volume, 900 000 personnes selon des estimations de personnes autorisées, et quel est le rythme de sa croissance ? Les mesures de régulation engagées par l’Etat étant marquées par l’insuccès, un effet cumulatif venant grossir l’immigration illégale est possible mais on ne peut en mesurer l’importance.

La croissance rapide et continue du nombre d’adolescents sans parent entrés illégalement sur le territoire pose question notamment du fait de leur prise en charge jusqu’à leur majorité au titre de l’aide sociale à l’enfance à la charge des départements.

Depuis 30 ans l’immigration a changé de nature avec un basculement des sources d’immigrations des pays du Sud de l’Europe au profit des Pays du Maghreb et de l’Afrique Subsaharienne qui représentent aujourd’hui près de 50 % des immigrés.

Une concentration des immigrés dans certaines zones géographiques s’est opérée principalement dans les zones urbaines ou existe déjà une implantation importante d’immigrés, créant ainsi de fortes concentrations dans un espace limité entrainant une bascule de référencement culturel.

L’immigration pour motif économique est marginale au profit du regroupement familial et de l’accueil des étudiants. C’est une spécificité française par rapport aux principaux pays de l’Union Européenne ou la part de l’immigration économique est sensiblement plus importante voire massive, comme la Pologne par exemple.

Il existe un contraste entre un mouvement d’immigration en hausse continue avec un motif économique très faible, et un mouvement d’émigration vers l’étranger pour des raisons économiques de nationaux plutôt bien formés.

Bien que l’indice de fécondité des femmes immigrées soit nettement au-dessus des nationaux de souche, notamment pour l’immigration venant d’Afrique, l’incidence sur la moyenne de l’ensemble de la population reste modeste, de l’ordre de 0,1. L’influence de l’immigration sur la démographie nationale reste donc faible mais elle corrige une tendance baissière des naissances de parents français de souche.

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