V : Et demain, quel avenir pour les circuits courts ?

Les circuits courts sont-ils une voie d’avenir pour l’agriculture périurbaine, et plus particulièrement pour la région de Rambouillet ? Dans un contexte où le coût du foncier, en particulier, est un handicap, ce mode de production-commercialisation interpelle les aménageurs du territoire.

Ce phénomène, qualifié par certains « de mode », a de nombreuses vertus qui rassurent face aux accidents ponctuels du modèle agro-industriel.

Par ailleurs, la hausse des prix alimentaires, imputée principalement au nombre d’intermédiaires entre producteur et consommateur, les préoccupations de pouvoir d’achat qui restent fortes, la prégnance des enjeux du développement durable, la recherche de nouveaux rapports à la nature, suscitent un intérêt grandissant pour les circuits courts.

Maison Familiale Rurale La Grange Colombe

Cependant, les métiers agricoles restent peu attractifs malgré les politiques volontaristes en ce domaine. Les maraîchers du bassin de Rambouillet ne trouvent pas de main d’œuvre qualifiée. Monsieur SANAOUI, directeur de la Maison Familiale Rurale de la Grange Colombe, fait ressortir le fait que la demande de produits en direct est croissante en Ile de France et qu’il n’y a pas assez de maraîchers pour y répondre. Le vieillissement de la population active agricole nécessite un soutien pour la préservation du foncier agricole essentielle pour garantir la capacité de la production régionale et répondre aux demandes croissantes de développement de circuits d’approvisionnement locaux. La capacité à installer de jeunes agriculteurs sur des exploitations viables apparait comme un enjeu primordial. C’est un moyen de lutter contre la désertification du monde rural et de maintenir une source d’emplois dans la région.

Pour attirer les jeunes vers les métiers agricoles, un projet de formation CAP maraîcher est envisagé à échéance 2023 sur le thème de « la graine à l’assiette ». Ce projet de formation devrait répondre aux besoins du territoire et des familles du bassin de Rambouillet. Simultanément cette opération permettra de louer un hectare de terrain à un maraîcher qui souhaite s’installer et qui en contrepartie accompagnerait les jeunes en travaux pratiques.

                                                                                                   

Pierre Alain CORDIER, maraîcher à Chevreuse, confirme qu’aucun maraîcher ne connait de difficulté pour écouler ses produits. La demande est supérieure à l’offre. Mais les jeunes agriculteurs, malgré les aides diverses (Etat, Région, …) ont trop de difficultés pour accéder au foncier. Il souligne également la nécessité de cultiver différemment pour avoir moins besoin d’investissements lourds. Le modèle économique semble encore fragile.